Physio-pathologie de l’infection à VIH
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Le virus
Le VIH est un Virus à ARN qui a un tropisme pour les récepteurs CD4 et qui se réplique grâce à ses 3 enzymes la transcriptase inverse, l’intégrase et la protéase.
Il existe 2 types de VIH :
- le VIH-1, de loin le plus répandu, présent dans le monde entier. Plus virulent et plus transmissible (par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant), il est seul responsable de l’actuelle pandémie. Le VIH-1 est classé en quatre groupes depuis 2009
- Groupe M comme major
- Groupe O comme outlier
- Groupe N comme Non-M Non-O
- Groupe P
- le VIH-2, est essentiellement localisé en Afrique de l’Ouest. Il est caractérisé par une moindre transmissibilité, une durée d’incubation plus longue et une résistance naturelle à certains antirétroviraux notamment les analogues non nucléosidiques de la transcriptase inverse. Le VIH-2 est classé en 6 groupes A, B, C, D, E et H
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Structure et réplication du VIH
- Après sa pénétration dans les lymphocytes CD4, :
- La transcriptase inverse l’ARN viral en ADN proviral
- L’intégrase permet d’intégrer l’ADN proviral dans l’ADN des cellules infectées ;
- La protéase permet la formation des protéines virales qui vont être assemblées pour former de nouveaux virus.
- Le VIH provoque une infection avec trois particularités :
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- Infection dynamique liée à une réplication intense, ininterrompue qui finit par épuiser le système immunitaire dont la capacité de régénération est plus faible que la capacité de réplication du virus
- Infection liée à la persistance du virus en état latent dans des cellules T CD4 mémoires appelées sanctuaires qui explique pourquoi à l’arrêt d’un traitement efficace le virus recommence à se multiplier : il n’existe donc pas de traitement curatif pour le moment. Le traitement est à vie
- Infection lytique liée à la destruction massive des cellules infectées. La principale conséquence en est la destruction massive du système immunitaire, aboutissant à une immunodépression qui favorise l’apparition d’infections et d’affections opportunistes, dont la gravité est corrélée à la profondeur de l’immunodépression
Figure 4 : Cycle du VIH
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LES PRINCIPAUX MODES EVOLUTIFS DE L’INFECTION A VIH CHEZ L’ENFANT
En l’absence de traitements antirétroviraux, il existe 2 modes évolutifs principaux :
- Les progresseurs rapides, la contamination est in utero, ils développent avant 15 mois l’apparition précoce de symptômes en l’absence de traitement approprié : les infections opportunistes (15 à 20 % des enfants infectés) mais aussi retard psychomoteur, diarrhées à répétition, retard de croissance et survenue rapide d’un déficit immunitaire sévère, risque de mortalité élevée avant 3 ans ;
- Les progresseurs lents (contamination périnatale), environ 80 à 85 % des enfants infectés ont une forme évolutive lente comparable à l’adulte et peuvent rester asymptomatiques pendant plusieurs années et, avec un traitement antirétroviral approprié, ils peuvent survivre jusqu’à l’âge
POINTS IMPORTANTS A RETENIR
- Il existe deux types de virus (VIH-1 et VIH-2), mais le VIH-1 est plus transmissible car se répliquant beaucoup plus rapidement et est le seul responsable de la pandémie actuelle.
- Pour se répliquer le virus doit infecter des cellules cibles dont la particularité est de porter un récepteur CD4 et des corécepteurs indispensables à l’attachement et à l’introduction de son matériel génétique dans la cellule hôte. Ces cellules sont plus retrouvées au niveau de la muqueuse génitale, du rectum et du
- A ce niveau, le virus se réplique grâce à trois enzymes : la transcriptase inverse, l’intégrase et la protéase.
- Ainsi, la destruction des cellules immunocompétentes qu’elles entrainent est nettement plus rapide que la capacité de régénération du système immunitaire ce qui entraine une immunodépression qui se traduit par l’apparition d’infections opportunistes.
- L’infection à VIH chez l’enfant s’exprime à travers deux formes : les formes rapides de mauvais pronostic et les formes lentes comparables à celle de l’adulte.
- Les deux meilleurs marqueurs d’évolutivité de l’infection sont donc le taux de CD4 et la charge virale plasmatique.