Co-infection TB/VIH et Hépatite/VIH
A. Co-infection TB/VIH
- Dépistage
La tuberculose (TB) est sous-diagnostiquée chez les enfants infectés par le VIH. Elle peut apparaitre à n’importe quel stade de l’infection à VIH. Au stade précoce, la symptomatologie est la même que chez un enfant immunocompétent. A mesure que l’immunité baisse, les formes disséminées telles que la méningite et la miliaire se font plus fréquentes. Par ailleurs le VIH rend plus difficile le diagnostic de tuberculose pulmonaire chez les enfants car :
- les signes de tuberculose et ceux des autres maladies pulmonaires liées au VIH peuvent être difficiles à distinguer,
- les anomalies radiologiques sont peu spécifiques,
- L’IDR à la tuberculine est parfois négative. Il est donc important de :
- proposer systématiquement le test de dépistage du VIH aux enfants tuberculeux,
- rechercher activement la tuberculose (amaigrissement ou retard staturo- pondéral, fièvre, toux actuelle, contact récent avec un cas connu de tuberculose évolutive) à chaque visite de suivi chez l’enfant VIH(+).
- faire l’examen bactériologique avec le test Xpert MTB/Rif en présence d’un de ces signes
- Recherche active de tuberculose à chaque consultation,
- Examen bactériologique avec le test Xpert MTB/Rif chez les patients suspects de tuberculose
2. Prophylaxie à l’isoniazide
Le traitement préventif à l’isoniazide (TPI) est recommandé pour les patients VIH chez qui une tuberculose (TB) active est exclue ; donner l’isoniazide (INH) à raison de 10 mg/ kg (sans dépasser 300 mg) par jour pendant 6 mois.
3. Adaptation du TAR pendant le traitement TB
Le traitement anti-tuberculeux est identique chez les personnes infectées par le VIH ou non.
- Si la TB est la porte d’entrée du dépistage positif du VIH, le traitement anti tuberculeux doit démarrer avant le traitement ARV. Le traitement antirétroviral doit démarrer le plus tôt possible après l’initiation du traitement antituberculeux
- Pour les enfants sous TAR comprenant le Dolutégravir (DTG), passer à 2 prises journalières de DTG pendant la durée du traitement antituberculeux et 15 jours après la fin du traitement
- Pour les enfants sous TAR comprenant le lopinavir/ritonavir (LPV/r), augmenter la dose de ritonavir (RTV) pour égaler la dose de lopinavir (LPV) en utilisant les formulations RTV pour enfants pour la durée du traitement anti TB ou prescrire les trois INTI (ABC/3TC/AZT).
B. Co-infection Hépatite B/VIH
Chez l’enfant infecté par le VIH, la recherche du virus de l’hépatite B est nécessaire pour prévenir les troubles liés à une accélération de son expression sur la fonction hépatique, compromettant ainsi la réponse sous ARV et réduisant la survie.
Le vaccin contre l’hépatite B sera administré à la naissance conformément aux recommandations du PEV.
5. Autres traitements associés
Tout enfant diagnostiqué VIH+ doit bénéficier :
- d’une prophylaxie au CTX jusqu’à obtention de deux charges virales consécutives
< 1000 copies/ml ; donner 10 mg /Kg / jour de Cotrimoxazole (CTX)
- d’un déparasitage systématique,
- d’une supplémentation en vitamine
Vérifier si l’enfant ne prend pas d’autres médicaments
Posologies recommandées par l’OMS pour le COTRIMOXAZOLE (CTX)
Conclusion
Pour un TAR efficace, il faudra une observance rigoureuse à travers des prises quotidiennes et un respect des horaires de prises médicamenteuses.
L’introduction récente des traitements optimisés facilite cette observance.
La surveillance de l’échec virologique se fait à travers la mesure de la charge virale
Le risque d’apparition de virus résistant augmente avec la durée de cet échec (switch rapide)